Alatariel arriva à la suite de Marquise, un peu nerveuse à l’idée de s’adresser aux gens qui traînaient là et qui les écoutaient. Elle s’avança, regarda l’assemblée, prit une respiration…
L’indépendance donc… Personne ne l’ignore, notre désir de liberté a apporté sur nos Terres l’Ost royale, la vermine et la guerre. L’indépendance nous l’avons tous, ou presque, voulu. Et nous l’avons. Oui nous l’avons dans nos cœurs et cela ni traité, ni négociations, ni soldats ne pourrons le changer. Nous sommes libres, libres de choisir notre voie, mais surtout libre de vivre en Paix.
Alatariel marqua une pose et regarda à nouveau l’assemblée…hésita quelques instants puis reprit d’une voie forte
Et si l’Anjou doit revenir auprès du Roy pour avoir la Paix, alors revenons. Non pas pour courber l’échine, non, ce serait lui faire honneur, mais pour nous relever. Qu’importe ce pantin qui se veut Roy ! Qu’importe cette Pairie qui se veut toute puissante ! L’Anjou est fière, rebelle et surprenante. Que pourront-ils contre nous si nous prêtons allégeance à leur Roy ?
Un ennemi, je me répète direz vous, s’abat de deux façons : de face ou en s’en faisant un allié. Nous ne pouvons raisonnablement espérer tenir tête à tout un royaume, le destin l’a malheureusement prouvé. Alors changeons de stratégie, si je puis dire.
Alatariel esquissa un sourire, repris sa respiration et continua de plus belle
Ce que nous proposons est simple. L’Anjou revient en France. Oui, mais avec le droit de siéger dans les différentes institutions. Remontons notre diplomatie pour que jamais les autres Duchés et Comtés ne nous oublient.
Une nouvelle pause…
Oui, la diplomatie… Nous devons recruter, avancer, nous concentrer. Les Ambassadeurs ne doivent plus être laissés à eux même. La politique diplomatique de l’Anjou doit être coordonnée, réfléchie et voulue. Occupons-nous d’abord de nos proches voisins. Tendons leur la main, essayons d’oublier nos griefs réciproques et allons de l'avant.
Alatariel s’arrête une fois de plus, boit un petit coup… regarde de nouveau l’assemblée
Je vous entends tous penser à la Bretagne… Elle est notre Sœur, notre alliée et le restera. C’est gravé dans notre cœur et coule dans notre sang. Nous ne pouvons intervenir dans la guerre contre la Bretagne. L’Anjou ne peut prendre officiellement parti pour la Bretagne et envoyer ses troupes régulières là bas… elle se doit d’être neutre et d’essayer d’aller dans le sens des négociations. Cependant, nos cœurs ne peuvent se résoudre à laisser notre Sœur Bretagne dans cette triste situation. Que ceux qui le souhaitent partent pour la Bretagne, se battent pour leur idéaux et défendent leur frères, leur amants, leur amis. Ils seront de nouveau accueillisen Anjou en héros !
L’Anjou doit se reconstruire, avec la Bretagne et la France, avec ses particularités et ses différences, mais surtout dans la Paix.